La zone pavillonnaire

MENTION SPÉCIALE AU PRIX LUCIEN ET RODOLF HERVÉ 2008

Un jour, je me suis installée à Fontenay-sous-bois. Plus motivée par une envie d’espace que par un réel désir de vivre en banlieue, j’allais devoir m’adapter à ce nouvel environnement. J’atterris dans ce qu’on appelle communément une zone pavillonnaire. Ce n’est pas la ville, c’est un monde singulier, une sorte de théâtre des familles. À l’heure du Grand Paris, c’est un endroit en pleine évolution :  les maisons ouvrières ont perdu leurs ouvriers. C’est maintenant le cœur de la ville qui s’étend là et rapidement, j’y retrouvais mes pairs. À la différence de Paris, chaque maison offre une partie visible sur la rue et, pour la première fois j’avais accès à une sorte d’intimité familiale. Petite fille élevée dans l’idée d’un bonheur indiscutable, je me retrouvais confrontée à mes propres questionnements sur la famille. Alors comme dans un laboratoire, j’ai eu envie d’explorer : forger des situations, provoquer des moments de solitude et d’intimité, retenir les personnages dans un espace quadrillé et les laisser se débattre avec le lien familial.